Haine Rose et
lunette noires. Ils sont le parasites dans ton cul. Ils viennent de
sortir un split 45T sur le tout nouveau label marseillais Relax-O-Matic
Vibrator, histoire de patienter jusqu'à leur deuxième
album 'Plastic Bag Ambitions' prévu pour Mai. Rencontre avec
Olivier Gasoil et Hugues, respectivement chanteur et guitariste du
plus primitif des garage band marseillais.
Présentez
nous les Hatepinks. Pouvez-vous revenir sur les débuts du
groupe ? Quelle motivation vous a réunie tout les quatre
après l'arrêt de vos groupes respectif ? D'autant que
les Dollybird c'était pas forcement très garage primitif.
Hugues : Ca va faire
2 ans en Juin que le groupe existe et il est composé de Remi
der Pinkbeat (batterie), Le colonel Nass le pink (basse), Olivier
Gasoil (chiant, heu chant pardon…) et Huggie O. Rosenberg
(guitare) …
Vers la fin de Gasolheads et Dollybird, Olivier et moi avions deja
discuté plusieurs fois de faire quelquechose ensemble un
jour. J'étais content à l'idée de faire un
groupe avec quelqu'un qui lisait des livres et s'interessait à
autre chose que les tatouages et les pantalons en cuir… Olivier
a proposé au Colonel de tenir la basse, car il pensait qu'avoir
un arabe dans le groupe nous permettrait de vendre des disques au
proche orient et dans les quartiers nord. Quant a Rémi, on
lui a proposé de venir uniquement parcequ'il avait un local
de répete et un camion… En plus, il commencait a peine
a apprendre la batterie, on pensait qu'il ne nous casserait pas
les couilles en répet avec des idées de merde comme
tous ces cons de batteurs le font habituellement.
Olivier : Voilà…
Pensez-vous que le groupe a évolué ? On dirait
qu'au plus ça va au plus votre musique deviens minimaliste,
primitive et swinguante (dans le bon côté de tout les
termes), non ?
Hugues : Non, je ne pense
pas que le groupe ait évolué, c'était déjà
super depuis le début… Par contre pour le truc minimaliste/primitif/swinguant,
tu as parfaitement raison, tu touches a l'ESSENCE même du
rock n'roll ! Je vais t'expliquer quelque chose : Tous les disques
sortis après " Dance Party " de Carl Perkins en
1956 et avant " Sehr Gut RnR " sont complètement
inutiles… Jette les tout de suite.
Olivier : Alors Carl
Perkins, moi je m'en bat le flanc et " Sehr Gut RNR "
c'est du pipi de chat à côté de " Nevermind
the bollocks " ou " I'm Stranded " des Saints…
Putain de mégalo !
Un morceau des Hatepinks de plus de 2min35 (votre record)
c'est envisageable ? Vous pensez quoi de ces groupes "punk"
qui pondent des trucs progressif de 6 minutes ?
Hugues : Relativisons
un peu : Il y a d'excellentes chansons de 6 minutes. Et je connais
des trucs punk-rock d'1 minute 30 tellement merdiques qu'ils ont
l'air de durer des heures… C'est vrai que les morceaux des
Hatepinks sont très courts, mais ce n'est ni un parti pris
ni un concept, c'est juste que quand tu fais durer un morceau dépouillé
et hyper-minimaliste au delà de 3 minutes tu cours le risque
de faire basculer l'auditeur dans une profonde hypnose… En
plus, je chope des crampes à la main gauche.
Olivier : Bah chacun
fait comme il veut, c'est sûr, le Velvet Underground ou les
Stooges c'est bouleversant, mais aussi très prétentieux,
ce qu'on ne veut pas être avec Hatepinks. On veut de la mélodie,
de l'agression et de l'humour. Connard !
Vos principales influences ? Vous écoutez quoi en ce moment
?
Hugues : C'est très
difficile de répondre à cette question, dans la mesure
ou chaque membre des Hatepinks déteste ce qu'écoutent
les autres… En vrac, ce qu'on écoute : garage, RNR
50's, 60's, glam-rock, soul, power-pop, hard 80's… Que des
bons trucs. On écoute aussi un peu de punk-rock des fois.
Olivier : Guitar Wolf,
Teengenerate, Registrators, Lost Sounds, The Reatards, Les Swell
Maps, Johnny Thunders, les Kinks, Violent Femmes, The Fall, Wire,
PIL, Ramones, Cramps, The Damned, Boss Martians, Crime... et des
milliers de milliards d'autres.
Question tout
sauf originale mais je me sent obliger de la poser, quid de la haine
du rose ?
Olivier : Je ne sais
plus, j'ai inventé tellement de conneries à ce propos
que je ne sais plus quoi dire. Désolé. C'est juste
un stupide nom.
Le style et l'attitude c'est important pour vous ? Vous
pourriez concevoir de jouer dans un groupe dénué de
style comme on en vois par paquet de douze de nos jours ?
Hugues : En fait, pour
avoir le droit de jouer dans un groupe, il faut porter des creepers
et possedér une Gretsch Sparkle jet, construite avant 1960
de préférence… Celui qui ne sait pas ce que
c'est n'a aucune chance de jouer dans un groupe correct un jour.
Les tatouages et les bottes de moto sont rigoureusement interdits,
sauf si tu veux faire carrière en Allemagne ou dans les Alpes
de Haute-Provence.
Olivier : Et le fait
d'être chauve, c'est permis ? Quoi ? non je ne suis pas chauve.
C'est juste un peu dégarni sur le devant.
Les Hatepinks seront-ils condamnés après le
troisième disque ? Si oui vous pensez fondé un autre
groupe ou arrêter ? Pensez-vous que comme pour le nombre de
disque, il y ai un age limite pour jouer du punk rock sans perdre
sa crédibilité comme certains groupes sur le retour
?
Hugues : J'aimerai bien
répondre, mais j'ai promis de ne plus dire de mal des Neurotic
Swingers.
Olivier : De "nos
amis les Neurotic Swingers ". Oui les Hatepinks sont condamnés.
C'est même pas sûr qu'il y ait un troisième album.
Ca m'étonnerait. La limite d'age ? Bah, non, tant que tu
ne fais pas pitié sur scène, fais ce que tu veux…
Moi je continu jusquà ce que je sois réellement chauve.
Expliquez-nous un peu le fonctionnement à l'intérieur
du groupe ? Qui fait quoi ?
Hugues : Tout le monde
compose des morceaux, même Rémi… Si on m'avait
dit un jour que je jouerai des morceaux composés par le batteur…
En général ça fonctionne plutôt bien
et dans la bonne humeur, sauf à la fin quand Olivier propose
des textes choquants genre " Fist fuck me " ou "
Double cop penetration ". Olivier se charge de la partie "
adminisrative " (artwork et booking) et je m'occupe des enregistrements…
J'arrive plus à me rappeller ce que font Rémi et le
Colonel… Ah, si : Je crois qu'ils démarchent auprès
des grosses salles…
Olivier : Oui, moi les
concepts et les idées, Hugues le placement des micros au
studio, Rémi, la vidange du camion et Nasser ? Haaaaaaaaaahahahaaaaaaaaaahahahaaaaaaaaaaaaaaa
!!! Nasser, c'est le mec que je croise en répèt des
fois?
Le deuxième album arrive bientôt, à quoi doit
on s'attendre ? Vous en êtes où de sa réalisation
? Des reprises en vues ?
Olivier : Non, pas de
reprise. Je crois qu'il sera beaucoup moins bien que celui d'avant.
Il est moins drôle, le son est plus propre, il est moins naïf,
moins punk. Il va être chiant comme la mort. Le seul truc
qui me rend content c'est qu'il dure que 16 minutes. C'est vrais.
Sur votre split
avec les Shakin Nasties vous avez finis par caser "Philippe
Manoeuvre is a piece of shit", d'ou viens cette haine envers
lui et envers la presse "rock" ? Vous avez eu des retours
? Une chronique dans Rock & Folk ?
Olivier : Je déteste
ce scribouillard et tout ce qu'il représente. Le rock sur
papier glacé qui passe sur Canal plus et qui pense qu'il
y aura jamais rien de mieux que les Rolling Stones. En fait on s'en
bat un peu les couille de lui en tant que personne, c'est plutôt
ce qu'il représente : rock-critic, copinage, snobinard, fausse
attitude. Un peu comme le Mystic Punk Pingouin et toute sa clique
de Concertandco.
Et d'ou viens toute cette ironie, ce cynisme et cette folie
? Cette haine de tout ce qui bouge ? Un reflet du monde ?
Hugues : Non, c'est juste
un vieille habitude contractée à l'époque ou
Olivier était le chef des skinheads de Marseille.
Olivier : Oui, c'est
vrais.
Vous faites dans le mondial niveau label, comment vous êtes
vous retrouvés sur des labels US et Italien ? Ca ce vend
les Hatepinks à l'étranger ?
Olivier : Tu es fou !
Je sais pas pourquoi ces labels veulent sortir nos disques ! On
vend comme de la merde. Lollipop n'arrête d'ailleurs pas de
nous le reprocher ! Heureusement là on est en contact avec
un label américain plus gros et qui a plus confiance en nous.
Pour les Gasolheads les pochettes étaient réalisés
par des dessinateur, depuis c'est toi qui t'en occupe, pourquoi
ce changement ? C'est important pour toi de t'occuper aussi de la
pochette ? Qu'elle place accorde tu au visuel ?
Olivier : Ben une place
très importante.
Vous continuer
de sortir tout vos disques sur vinyl, nostalgie de ce magnifique
format ?
Hugues : En fait, j'ai
plutôt la nostalgie du CD : J'ai dû en acheter 1 ou
2 dans les années 80 pour voir comment c'était, puis
j'ai tout de suite arrêté, j'ai même pas de lecteur
chez moi, la classe… Parfois je suis un peu ému quand
on me tend un CD, j'oublie souvent que ça a existé
à une époque…
Olivier : Oui, on vend
beaucoup plus de vinyls que de CD et on en est pas peu fiers !
Que représente la scène pour vous ? Après
tout ces concerts vous avez toujours le même plaisir ?
Hugues : Faire 1200 km
pour aller jouer en Espagne dans une bergerie en ruine devant 7
barbus en treillis tu appelles ça du plaisir ?
Olivier : Oui, très
souvent tu t'amuses plus quand le concert est pourri. Ce concert
en Espagne était très drôle. Amphétamines
+ vodka dans un squat en ruine dans un village qui ressemblait à
l'idée que je me fais de l'Albanie. Et Nasser qui arrêtait
pas de boire la bouteille de vodka au goulot et qui criait les titres
et qui ensuite commençait à jouer un autre morceau.
Ineffable.
Que tentez-vous
de transmettre au public (si tant est que vous ayez un truc à
transmettre) ?
Olivier : Quoi ? Transmettre
quelque chose au public ? Tu perds décidément la raison.
Le public fait juste partie du concert et s'il n'est pas content
il n'a qu'à nous envoyer des trucs dessus. S'il vous plait
la prochaine fois, jetez vos verres de bière sur Nasser,
il adorera ça !
Vos meilleurs souvenirs de concerts ? Les pires ?
Olivier : Les meilleurs
sont souvent à Marseille, ou à Cologne. A Madrid c'était
terrible ! Ils savent faire la fête à Madrid ! Le pire
c'est à Montpellier il paraît mais je ne me rappelle
pas, j'avait pris un Stylnox avant de jouer.
Les Neurotic Swingers sont allés aux Etats-Unis l'an
dernier, vous c'est pour quand ? Ca représente un fantasme
de jouer la bas ?
Olivier : Un fantasme
c'est un bien grand mot. Ca nous ferait plaisir. Curieux d'aller
voir comment ça se passe là-bas.
Le groupe avec qui tu aimerais ou aurez aimer jouer (si
il n'existe plus) ?
Olivier : J'aimerais
rejouer avec les Guitar Wolf. Mais le bassiste vient de mourir.
Hier ! C'est incroyable ! Un mec cool de chez cool ! Paix à
son âme !
Que faites vous en dehors du groupe ?
Olivier : Je suis bibliothécaire,
Hugues est intermittent du spectacle, Nasser est Docteur en Histoire
Arabe et Rémi ne fait rien.
Vous avez pas mal de truc à coter, peut tu nous parler
de la Ratakans Connection, de ton boulot de design pour les groupes
et labels, ...?
Olivier : Pfff, on fait
des concerts mais c'est dur depuis que la Machine à coudre
ne fais plus de punk rock. On essaye d'autres trucs, le Balthazar,
le Trolleybus, mais c'est pas pareil… Eux ils pensent fric.
Que pensez-vous de la scène marseillaise ? A t'elle
évolué depuis vos débuts dans les années
90 ? Quels sont les groupes que vous appréciaient dans le
coin ?
Hugues : Je ne sais pas,
je suis trop jeune… Il faudrait plutôt poser la question
à Michel des Cowboys from Outerspace… Sinon, j'apprécie
beaucoup les Yum-yums de Norvège…
Olivier : Bah les gens
connaissent déjà les bons groupes de Marseille…
Electrolux sont très bons, dommages qu'il soient si vieux
et aussi punk rock que ma mémé. Take Shit Back aussi
sont excellents, trop hardcore à mon goût, mais bon
je suis un vieux con…
Marseille connais
une période difficile niveau lieu de concert avec notamment
les problèmes de la Machine à Coudre, l'avenir s'annonce
comment selon toi ?
Olivier : Mal.
Les Gasolheads ont énormément marqué
le punk à Marseille, tu le ressent comment ça aujourd'hui,
avec le recul ?
Olivier : Non, personne
me parle jamais des Gasolheads.
D'ou viens cette "honte" de Bleifrei ? Faut bien
commencer un jour.
Hugues : C'est vrai,
et puis un jour faut s'arrêter.
Olivier : Ha mais on
parle des Bleifrei là ! Je t'avais demandé de ne jamais
mentionner ce nom dans l'interview ! Tu n'as pas tenu tes engagements.
Je suis désolé il va falloir arrêter là.
Coupe moi cette connexion internet ! Voilà tu es content
?
Un nouveau label punk c'est monter à Marseille, peut
tu nous en dire un mot ?
Olivier : Haa ta gueule
! Non mais bordel pourquoi tu a parlé des Bleifrei ? Bon
juste deux question encore, pour respecter le plan-promo. Reflex-o-tronic
carburator records : c'est un label de OÏ qui de temps en temps
sort des disques punk rock, je sais pas pourquoi. Pour profiter
de la mode sans doute… Ils ont un site très bien fait
: http://relaxomatic.free.fr. Allez voir vous en saurez plus. C'est
un couple d'amis qui sait pas trop quoi faire du fric qu'ils ont
en trop. Il y a aussi le chanteur des Neurotics impliqué
dedans, mais oui, celui qui ressemble à Emma Daumas au masculin,
mais j'ai pas trop compris à quel niveau il intervenait,
je crois que c'est à cause de ses capacité en anglais.
Les projets pour le groupe (disques, tournées...)
?
Olivier : Un split 45
avec un groupe américain pour annoncer la sortie du prochain
album, en juin sur Lollipop pour le vinyl et TKO Records pour le
CD.
Un dernier mot ?
Hugues : Vive la Oi.
Olivier : Chopez le 45
des Plastic Congelators ! Fantastique ! Je crois qu'on va encore
refaire un reprise d'eux !
Merci beaucoup.
Olivier : De rien mon
ami !