Interview Massilia's Burning
(Interview réalisée par mails par Zhou en Mars 2005)
http://massilia.burning.free.fr/Dossiers/Interviews/

Haine Rose et lunette noires. Ils sont le parasites dans ton cul. Ils viennent de sortir un split 45T sur le tout nouveau label marseillais Relax-O-Matic Vibrator, histoire de patienter jusqu'à leur deuxième album 'Plastic Bag Ambitions' prévu pour Mai. Rencontre avec Olivier Gasoil et Hugues, respectivement chanteur et guitariste du plus primitif des garage band marseillais.

Présentez nous les Hatepinks. Pouvez-vous revenir sur les débuts du groupe ? Quelle motivation vous a réunie tout les quatre après l'arrêt de vos groupes respectif ? D'autant que les Dollybird c'était pas forcement très garage primitif.

Hugues : Ca va faire 2 ans en Juin que le groupe existe et il est composé de Remi der Pinkbeat (batterie), Le colonel Nass le pink (basse), Olivier Gasoil (chiant, heu chant pardon…) et Huggie O. Rosenberg (guitare) …
Vers la fin de Gasolheads et Dollybird, Olivier et moi avions deja discuté plusieurs fois de faire quelquechose ensemble un jour. J'étais content à l'idée de faire un groupe avec quelqu'un qui lisait des livres et s'interessait à autre chose que les tatouages et les pantalons en cuir… Olivier a proposé au Colonel de tenir la basse, car il pensait qu'avoir un arabe dans le groupe nous permettrait de vendre des disques au proche orient et dans les quartiers nord. Quant a Rémi, on lui a proposé de venir uniquement parcequ'il avait un local de répete et un camion… En plus, il commencait a peine a apprendre la batterie, on pensait qu'il ne nous casserait pas les couilles en répet avec des idées de merde comme tous ces cons de batteurs le font habituellement.

Olivier : Voilà…


Pensez-vous que le groupe a évolué ? On dirait qu'au plus ça va au plus votre musique deviens minimaliste, primitive et swinguante (dans le bon côté de tout les termes), non ?

Hugues : Non, je ne pense pas que le groupe ait évolué, c'était déjà super depuis le début… Par contre pour le truc minimaliste/primitif/swinguant, tu as parfaitement raison, tu touches a l'ESSENCE même du rock n'roll ! Je vais t'expliquer quelque chose : Tous les disques sortis après " Dance Party " de Carl Perkins en 1956 et avant " Sehr Gut RnR " sont complètement inutiles… Jette les tout de suite.

Olivier : Alors Carl Perkins, moi je m'en bat le flanc et " Sehr Gut RNR " c'est du pipi de chat à côté de " Nevermind the bollocks " ou " I'm Stranded " des Saints… Putain de mégalo !


Un morceau des Hatepinks de plus de 2min35 (votre record) c'est envisageable ? Vous pensez quoi de ces groupes "punk" qui pondent des trucs progressif de 6 minutes ?

Hugues : Relativisons un peu : Il y a d'excellentes chansons de 6 minutes. Et je connais des trucs punk-rock d'1 minute 30 tellement merdiques qu'ils ont l'air de durer des heures… C'est vrai que les morceaux des Hatepinks sont très courts, mais ce n'est ni un parti pris ni un concept, c'est juste que quand tu fais durer un morceau dépouillé et hyper-minimaliste au delà de 3 minutes tu cours le risque de faire basculer l'auditeur dans une profonde hypnose… En plus, je chope des crampes à la main gauche.

Olivier : Bah chacun fait comme il veut, c'est sûr, le Velvet Underground ou les Stooges c'est bouleversant, mais aussi très prétentieux, ce qu'on ne veut pas être avec Hatepinks. On veut de la mélodie, de l'agression et de l'humour. Connard !


Vos principales influences ? Vous écoutez quoi en ce moment ?

Hugues : C'est très difficile de répondre à cette question, dans la mesure ou chaque membre des Hatepinks déteste ce qu'écoutent les autres… En vrac, ce qu'on écoute : garage, RNR 50's, 60's, glam-rock, soul, power-pop, hard 80's… Que des bons trucs. On écoute aussi un peu de punk-rock des fois.

Olivier : Guitar Wolf, Teengenerate, Registrators, Lost Sounds, The Reatards, Les Swell Maps, Johnny Thunders, les Kinks, Violent Femmes, The Fall, Wire, PIL, Ramones, Cramps, The Damned, Boss Martians, Crime... et des milliers de milliards d'autres.

Question tout sauf originale mais je me sent obliger de la poser, quid de la haine du rose ?

Olivier : Je ne sais plus, j'ai inventé tellement de conneries à ce propos que je ne sais plus quoi dire. Désolé. C'est juste un stupide nom.


Le style et l'attitude c'est important pour vous ? Vous pourriez concevoir de jouer dans un groupe dénué de style comme on en vois par paquet de douze de nos jours ?

Hugues : En fait, pour avoir le droit de jouer dans un groupe, il faut porter des creepers et possedér une Gretsch Sparkle jet, construite avant 1960 de préférence… Celui qui ne sait pas ce que c'est n'a aucune chance de jouer dans un groupe correct un jour. Les tatouages et les bottes de moto sont rigoureusement interdits, sauf si tu veux faire carrière en Allemagne ou dans les Alpes de Haute-Provence.

Olivier : Et le fait d'être chauve, c'est permis ? Quoi ? non je ne suis pas chauve. C'est juste un peu dégarni sur le devant.


Les Hatepinks seront-ils condamnés après le troisième disque ? Si oui vous pensez fondé un autre groupe ou arrêter ? Pensez-vous que comme pour le nombre de disque, il y ai un age limite pour jouer du punk rock sans perdre sa crédibilité comme certains groupes sur le retour ?

Hugues : J'aimerai bien répondre, mais j'ai promis de ne plus dire de mal des Neurotic Swingers.

Olivier : De "nos amis les Neurotic Swingers ". Oui les Hatepinks sont condamnés. C'est même pas sûr qu'il y ait un troisième album. Ca m'étonnerait. La limite d'age ? Bah, non, tant que tu ne fais pas pitié sur scène, fais ce que tu veux… Moi je continu jusquà ce que je sois réellement chauve.


Expliquez-nous un peu le fonctionnement à l'intérieur du groupe ? Qui fait quoi ?

Hugues : Tout le monde compose des morceaux, même Rémi… Si on m'avait dit un jour que je jouerai des morceaux composés par le batteur… En général ça fonctionne plutôt bien et dans la bonne humeur, sauf à la fin quand Olivier propose des textes choquants genre " Fist fuck me " ou " Double cop penetration ". Olivier se charge de la partie " adminisrative " (artwork et booking) et je m'occupe des enregistrements… J'arrive plus à me rappeller ce que font Rémi et le Colonel… Ah, si : Je crois qu'ils démarchent auprès des grosses salles…

Olivier : Oui, moi les concepts et les idées, Hugues le placement des micros au studio, Rémi, la vidange du camion et Nasser ? Haaaaaaaaaahahahaaaaaaaaaahahahaaaaaaaaaaaaaaa !!! Nasser, c'est le mec que je croise en répèt des fois?
Le deuxième album arrive bientôt, à quoi doit on s'attendre ? Vous en êtes où de sa réalisation ? Des reprises en vues ?

Olivier : Non, pas de reprise. Je crois qu'il sera beaucoup moins bien que celui d'avant. Il est moins drôle, le son est plus propre, il est moins naïf, moins punk. Il va être chiant comme la mort. Le seul truc qui me rend content c'est qu'il dure que 16 minutes. C'est vrais.

Sur votre split avec les Shakin Nasties vous avez finis par caser "Philippe Manoeuvre is a piece of shit", d'ou viens cette haine envers lui et envers la presse "rock" ? Vous avez eu des retours ? Une chronique dans Rock & Folk ?

Olivier : Je déteste ce scribouillard et tout ce qu'il représente. Le rock sur papier glacé qui passe sur Canal plus et qui pense qu'il y aura jamais rien de mieux que les Rolling Stones. En fait on s'en bat un peu les couille de lui en tant que personne, c'est plutôt ce qu'il représente : rock-critic, copinage, snobinard, fausse attitude. Un peu comme le Mystic Punk Pingouin et toute sa clique de Concertandco.


Et d'ou viens toute cette ironie, ce cynisme et cette folie ? Cette haine de tout ce qui bouge ? Un reflet du monde ?

Hugues : Non, c'est juste un vieille habitude contractée à l'époque ou Olivier était le chef des skinheads de Marseille.

Olivier : Oui, c'est vrais.


Vous faites dans le mondial niveau label, comment vous êtes vous retrouvés sur des labels US et Italien ? Ca ce vend les Hatepinks à l'étranger ?

Olivier : Tu es fou ! Je sais pas pourquoi ces labels veulent sortir nos disques ! On vend comme de la merde. Lollipop n'arrête d'ailleurs pas de nous le reprocher ! Heureusement là on est en contact avec un label américain plus gros et qui a plus confiance en nous.


Pour les Gasolheads les pochettes étaient réalisés par des dessinateur, depuis c'est toi qui t'en occupe, pourquoi ce changement ? C'est important pour toi de t'occuper aussi de la pochette ? Qu'elle place accorde tu au visuel ?

Olivier : Ben une place très importante.

Vous continuer de sortir tout vos disques sur vinyl, nostalgie de ce magnifique format ?

Hugues : En fait, j'ai plutôt la nostalgie du CD : J'ai dû en acheter 1 ou 2 dans les années 80 pour voir comment c'était, puis j'ai tout de suite arrêté, j'ai même pas de lecteur chez moi, la classe… Parfois je suis un peu ému quand on me tend un CD, j'oublie souvent que ça a existé à une époque…

Olivier : Oui, on vend beaucoup plus de vinyls que de CD et on en est pas peu fiers !


Que représente la scène pour vous ? Après tout ces concerts vous avez toujours le même plaisir ?

Hugues : Faire 1200 km pour aller jouer en Espagne dans une bergerie en ruine devant 7 barbus en treillis tu appelles ça du plaisir ?

Olivier : Oui, très souvent tu t'amuses plus quand le concert est pourri. Ce concert en Espagne était très drôle. Amphétamines + vodka dans un squat en ruine dans un village qui ressemblait à l'idée que je me fais de l'Albanie. Et Nasser qui arrêtait pas de boire la bouteille de vodka au goulot et qui criait les titres et qui ensuite commençait à jouer un autre morceau. Ineffable.

Que tentez-vous de transmettre au public (si tant est que vous ayez un truc à transmettre) ?

Olivier : Quoi ? Transmettre quelque chose au public ? Tu perds décidément la raison. Le public fait juste partie du concert et s'il n'est pas content il n'a qu'à nous envoyer des trucs dessus. S'il vous plait la prochaine fois, jetez vos verres de bière sur Nasser, il adorera ça !


Vos meilleurs souvenirs de concerts ? Les pires ?

Olivier : Les meilleurs sont souvent à Marseille, ou à Cologne. A Madrid c'était terrible ! Ils savent faire la fête à Madrid ! Le pire c'est à Montpellier il paraît mais je ne me rappelle pas, j'avait pris un Stylnox avant de jouer.


Les Neurotic Swingers sont allés aux Etats-Unis l'an dernier, vous c'est pour quand ? Ca représente un fantasme de jouer la bas ?

Olivier : Un fantasme c'est un bien grand mot. Ca nous ferait plaisir. Curieux d'aller voir comment ça se passe là-bas.


Le groupe avec qui tu aimerais ou aurez aimer jouer (si il n'existe plus) ?

Olivier : J'aimerais rejouer avec les Guitar Wolf. Mais le bassiste vient de mourir. Hier ! C'est incroyable ! Un mec cool de chez cool ! Paix à son âme !


Que faites vous en dehors du groupe ?

Olivier : Je suis bibliothécaire, Hugues est intermittent du spectacle, Nasser est Docteur en Histoire Arabe et Rémi ne fait rien.


Vous avez pas mal de truc à coter, peut tu nous parler de la Ratakans Connection, de ton boulot de design pour les groupes et labels, ...?

Olivier : Pfff, on fait des concerts mais c'est dur depuis que la Machine à coudre ne fais plus de punk rock. On essaye d'autres trucs, le Balthazar, le Trolleybus, mais c'est pas pareil… Eux ils pensent fric.


Que pensez-vous de la scène marseillaise ? A t'elle évolué depuis vos débuts dans les années 90 ? Quels sont les groupes que vous appréciaient dans le coin ?

Hugues : Je ne sais pas, je suis trop jeune… Il faudrait plutôt poser la question à Michel des Cowboys from Outerspace… Sinon, j'apprécie beaucoup les Yum-yums de Norvège…

Olivier : Bah les gens connaissent déjà les bons groupes de Marseille… Electrolux sont très bons, dommages qu'il soient si vieux et aussi punk rock que ma mémé. Take Shit Back aussi sont excellents, trop hardcore à mon goût, mais bon je suis un vieux con…

Marseille connais une période difficile niveau lieu de concert avec notamment les problèmes de la Machine à Coudre, l'avenir s'annonce comment selon toi ?

Olivier : Mal.


Les Gasolheads ont énormément marqué le punk à Marseille, tu le ressent comment ça aujourd'hui, avec le recul ?

Olivier : Non, personne me parle jamais des Gasolheads.


D'ou viens cette "honte" de Bleifrei ? Faut bien commencer un jour.

Hugues : C'est vrai, et puis un jour faut s'arrêter.

Olivier : Ha mais on parle des Bleifrei là ! Je t'avais demandé de ne jamais mentionner ce nom dans l'interview ! Tu n'as pas tenu tes engagements. Je suis désolé il va falloir arrêter là. Coupe moi cette connexion internet ! Voilà tu es content ?


Un nouveau label punk c'est monter à Marseille, peut tu nous en dire un mot ?

Olivier : Haa ta gueule ! Non mais bordel pourquoi tu a parlé des Bleifrei ? Bon juste deux question encore, pour respecter le plan-promo. Reflex-o-tronic carburator records : c'est un label de OÏ qui de temps en temps sort des disques punk rock, je sais pas pourquoi. Pour profiter de la mode sans doute… Ils ont un site très bien fait : http://relaxomatic.free.fr. Allez voir vous en saurez plus. C'est un couple d'amis qui sait pas trop quoi faire du fric qu'ils ont en trop. Il y a aussi le chanteur des Neurotics impliqué dedans, mais oui, celui qui ressemble à Emma Daumas au masculin, mais j'ai pas trop compris à quel niveau il intervenait, je crois que c'est à cause de ses capacité en anglais.


Les projets pour le groupe (disques, tournées...) ?

Olivier : Un split 45 avec un groupe américain pour annoncer la sortie du prochain album, en juin sur Lollipop pour le vinyl et TKO Records pour le CD.


Un dernier mot ?

Hugues : Vive la Oi.

Olivier : Chopez le 45 des Plastic Congelators ! Fantastique ! Je crois qu'on va encore refaire un reprise d'eux !


Merci beaucoup.

Olivier : De rien mon ami !

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