Rencontre avec Olivier Gasoil et Huggie Von Pink,
repectivement chanteur et guitariste du groupe. Le deal est clair,
ceci est un interview serieux. S'il veulent signer sur Universal,
il faut mettre de côté leur côté provocateur
et politiquement incorrect. Un entretien Michel Drucker style...
Votre
groupe existe depuis combien de temps ?
Hugues : Ca fait
10 fois que tu poses la question, tu auras qu’à chercher
dans les interviews précédentes. Si tu arrives pas
a te rappeller de ça, change de métier….
Olivier : Holà ça commence bien. Allons du calme.
On avait dit on la fait à la Michel Drucker. Le Groupe existe
depuis 3-4 ans je crois.
Qui sont
les Hatepinks ?
Hugues : Rémi der Pinkbeat joue de la batterie, le colonel
Nass le Pink de la basse , moi de la guitare et Olivier Gasoil chante
.
Avant
de vous rencontrer, jouiez-vous dans d’autres groupes ?
Hugues : Oui, c’est exact, c’était cool . D’ailleurs,
si tu faisais correctement ton boulot, ça aussi tu devrais
le savoir
Olivier : Ha mais c’est fini oui ? Michel Drucker… Michel
Drucker… Hugues, le petit nerveux là, était
guitariste de Dollybird, Rémi, le batteur des Hatepinks y
jouait de la guitare, Je jouais dans Gasolheads et il y a très
longtemps, de 1990 à 1996 je jouais avec Nasser dans un groupe
punk lycéen.
Pourquoi
ce nom ?
Hugues : On cherchait un nom ridicule, mais Neurotic Swingers c’était
déjà pris.
Olivier : Rhaaaa putain tu fais chier… Michel Drucker on dit!
Alors
cette haine du rose ?
Olivier : C’est juste qu’on déteste les gens
qui ont le cul rose.
Comment
définissez vous votre style ?
Olivier : garage punk.
Revendiquez
vous certaines influences ?
Olivier : oui, des centaines, on pompe tout le monde. Pour faire
original je vais dire Les Ramones. Tu connais les Dickies ? 999,
les Swell Maps, les Pistols, oui, ça tout le monde connaît
aussi. Les autres voudraient qu’on ai une influence 60’s,
Kinks, Easybeat tout ça. Heureusement que je veille.
Comment
se passe la composition des morceaux ?
Hugues : Je compose les bons morceaux et les trois autres composent
les mauvais… Les miens sortent sur des labels US, les autres
chez Lollipop.
Olivier : Oui, c’est exactement comme ça.
Comment
votre musique a évolué au fil du temps ?
Olivier : Je pense qu’elle a gagnée en maturité.
Avant on faisait des morceaux trop longs, là c’est
45 secondes à 1 minute 20, tu es obligé de condenser.
J’aime beaucoup ce qu’on fait.
Toujours
pas de morceaux de plus de 3 minutes ? Pourquoi ?
Olivier : Parce qu’on n’y arrive pas. Si tu t’étais
renseigné tu saurais qu’on a fait un morcaeu de 4 minutes,
une reprise de Eisbär, du groupe Grauzone, le vieux groupe
de Stephan Eicher.
Qu’est
ce qui vous pousse à faire de la musique ?
Hugue : L’envie de se dépasser
Olivier : L’envie de voir Hugues très souvent.
De quoi
parlent les chansons ?
Hugues : Je ne sais pas.
Olivier : Du quotidien vu sous un angle poétique, avec des
mots de tout les jours. Hahaha, non arrête je déconne
! Les chansons parlent de toi et de ta paranoïa.
IKEA
kitchen (... it's like a gas chamber), Deine mutter die pute, Kissing
cops with my ass... Un message, une explication ?
Olivier : Je déteste IKEA, ta mère et les flics.
Cynisme
et dérision, ça aide à pas se flinguer ?
Olivier : oui.
Vous
attachez une grande importance à l’esthétisme
que ce soit photos ou pochettes. Vous bossez avec qui à ce
niveau ?
Olivier : on a la chance de connaître deux très bons
photographes, Emmy Etié (http://emmy.rock.pix.free.fr) et
François Guéry (http://pictureman.free.fr). Et je
m’occupe de réaliser les pochettes. De plus les labels
sont toujours partant pour essayer des trucs style picture disc,
pochette 3D, vinyles de couleur. C’est cool.
Y a-t-il
une mort programmée des Hatepinks comme il y en a eu une
pour les Gasolheads ?
Hugues : Oui, ça sera le mardi 7 juin.
Olivier : après le troisième album, sauf si on change
d’avis.
Depuis
un an environ on parle beaucoup de vous, vous faites de plus en
plus de concerts. Comment gérez vous ça par rapport
à vos métiers ? Quel est votre statut actuel ? Vivez
vous de votre musique ?
Hugues : Ca fait beaucoup plus d’un an qu’on parle de
nous, si tu lisais autre chose que Punk Rawk tu le saurais. Y a
que moi qui travaille dans ce groupe. Olivier est fonctionnaire,
mais je sais pas si tu considères ça comme un métier.
Olivier : Attends je travaille dans le culturel, c’est utile.
Les autres sont chômeurs ou pire, étudiant.
Essayez/espérez
vous un jour vivre financièrement des Hatepinks ?
Hugues : On connaît des gens qui essaient : maintenant ils
font que des premières parties de groupes inconnus qui se
reforment. En plus ils jouent tout le temps à Lille ou à
Besançon.
Sérieusement, si j’avais voulu gagner de l’argent
en faisant de la musique, j’aurais pas choisi de faire un
groupe de punk rock.
Que pensez
vous du problème des intermittents ?
Hugues : Je suis intermittent et je gagne 2000 euros par mois. Je
vois pas où est le problème
Olivier : c’est vrai qu’il est intermittent.
Quelles
sont les valeurs du groupe ?
Hugues : Il ne faut jamais sortir avec l’ex ou la sœur
d’un ami.
Qu’est
ce que vous haïssez le plus ?
Hugue : Je déteste tout, surtout les pédés.
Olivier : Biiiiiiip Censuré ! C’est hors Michel Drucker
cette réponse. Quel humour quel cynisme glacé !
Qui haïssez
vous le plus ? Philippe Manœuvre ?
Hugues : Non, ma mère. C’est vraiment une vieille pute.
Olivier : Biiiiip !
Cela
a-t-il été facile de sortir vos albums ?
Hugues : Très facile, le plus difficile c’est de faire
de beaux t-shirts .
Olivier : Oui, on a tout de suite trouvé des super labels.
Lollipop, Unity Squad records et TKO Records aux USA, Gonna Puke
en Italie, Squoodge en Allemagne, Revell Yell au Japon… On
se plaint pas.
Un mot
sur votre label ?
Hugues : TKO ? Ils ne sortent que de la Oï et de la new wave…..
On s’est tout de suite senti en terrain connu.
Olivier : Lollipop ? Super !
Et de
votre distribution à l’étranger ?
Olivier : Très bien.
C’est
quoi l’esprit de vos Split 45t ? D’ailleurs c’est
quoi un Split ?
Hugues : Un split 45 tours est un disque sur lequel on trouve 2
titres d’un groupe sur une face et 2 titres d’un autre
groupe sur l’autre face. Ça permet au groupe le moins
connu des deux de bénéficier de la renommée
de l’autre.
Pourquoi
sortez-vous tous vos disques en vinyls ?
Olivier : parce que c’est le format qu’on préfère
et de loin, et en plus c’est celui qu’on vend le mieux.
Les projets
?
Olivier : Un picture disc 25cm et Maxi CD 7 titres sur TKO, qui
s’appellera « Tête malade/Sick in the head »,
un 45 sur Squoodge encore, c’est le troisième, sur
Squoodge, il s’appellera « French Cops Dressing Manual
» avec pochette à découper pour déguiser
les Hatepinks en Gendarme, policier municipal ou CRS.
Faut
il forcement être looké pour faire du punk rock ?
Olivier : Non. C’est juste un choix à faire.
Faut
il forcement se droguer pour faire du punk rock ?
Olivier : Oui, c’est juste un choix à faire.
La coupe
de cheveux du chanteur c’est une calvitie précoce ou
de la sympathie pour le mouvement skinhead ?
Hugues : C’est une calvitie, mais pas précoce , il
a 35 ans.
Olivier : Haaa on sort du cadre Michel Drucker encore une fois.
Je l’annonce ici : dès que je serait vraiment chauve
j’arrête le rock’n’roll et je m’inscris
dans un club de sport.
Vous
tournez beaucoup en dehors de Marseille ?
Hugues : Oui, en juillet on doit jouer a Aix.
Olivier : on a joué une fois à Venelles.
Dans
les groupes que vous avez croisés sur la route, qui vous
a le plus marqué ?
Hugues : Huggie and the Glitters, ça déchire.
Olivier : Guitar Wolf. Les Glitters je les ai croisé mais
je me rappelle plus de la musique.
Que représente
la scène pour vous ?
Hugues : C’est comme une répète, mais le son
est beaucoup moins bon. Des fois y a des filles aussi. Je sais qu’elles
fantasment sur moi …. Des fois je suis sûr qu’elles
pensent à moi quand elles font l’amour avec leur mec
. Toutes les filles sont des grosses cochonnes, j’adore leur
donner des fessées.
Olivier : Biiiip ! Attends, tu as vu ta question là? J’en
ai une autre : la musique, c’est important pour vous ?
Si quelque chose était
à refaire ou changer ?
Hugues : On aurait dû transposer « Girl Migraine »
en LA.
Olivier : Ne pas prendre un Arabe à la basse.
Qu’est
ce qu’est le punk pour vous ?
Hugues : De la merde
Olivier : Ma vie.
Votre
pratique du “Do it Yourself” ?
Olivier : La masturbation. Hohoho, c’est drôle ça…
Vous
êtes pas trop vieux pour ces conneries ?
Hugues : C’est peut être toi qui est trop jeune, petit
con .
Olivier : Évidemment qu’on est trop vieux.
Votre
meilleur souvenir de concert (sur scène ou/et dans le public)
?
Olivier : Quand Hugues s’est chié dessus sur scène
dans un squatt Autrichien.
Avec
qui pourriez vous imaginer/aimeriez vous faire un duo ?
Hugues : Avec la femme d’Olivier
Olivier : Ha c’est drôle ça! Je dis bravo.
A supposer
que les agents de sécurité vous laissent débarquer
aux USA, comment comptez-vous passer sous les portiques sans les
déclencher avec tous les badges, boucles de ceintures, clous
de perfecto et autres lunettes de soleil à montures métalliques
qui constituent votre célèbre panoplie de parfaits
poseurs ?
Olivier : Nos badges sont en plastique, nos lunettes sont en plastique,
nous n’avons pas de clous sur nos cuir noirs comme la mort,
et jamais, jamais, jamais nous n’avons ni ne porterons de
ceintures à clous !
(NdPh : Pour vérifier que ceci est un mensonge éhonté,
voir 3e photo : ici)
Pensez-vous
que les USA sont réellement préparés à
une déferlante de Haine Rose ?
Olivier : Oui ils sont prêt. On est très gros aux USA.
Pensez-vous
que d'avoir copieusement insulté son rédacteur en
chef à travers la chanson "Philippe Manoeuvre is a piece
of shit" a permis d'attirer l'attention du célèbre
journal Rock & Folk, qui n'en finit plus de rédiger des
papiers élogieux (DVD Lollipop, CD des Neurotics Swingers
etc), sur la galaxie rock marseillaise ? Si oui, était-ce
le but recherché ?
Olivier
: Non ça a aidé en aucune manière, on a jamais
été chroniqués dans ce torchon de mes couilles.
C’est cool que ces crétins n’en tienne pas rigueur
à Lollipop, mais nous, pfff rien à branler. Ha merde
j’avais oublié la règle Michel Drucker…
Et si tu pense que le but recherché était d’attirer
l’attention de ces blaireaux, ha ben tiens je préfère
même pas répondre…On va faire un morceaux appelé
« Patrick Eudeline Looks like a dead marmotte ». Héhé,
même plus drôle…
La célébrité
arrivant, vos amis sont-ils toujours des tr... du c.. (cf le titre
d'une de vos chansons) ou en avez-vous réussi à en
changer ?
Olivier : Ho non ils sont restés les mêmes.
Les Hatepinks,
groupe engagé politiquement ?
Olivier : Oui, nous sommes un groupe de gauche.
Vous
en pensez quoi d'ailleurs de l'engagement des artistes ?
Olivier : Rien a foutre. Bukowski ou Truman Capote ou Léo
Malet ou Johnny Rotten ou Hitchcock ou Lester Bangs ou Baudelaire
n’ont jamais prétendus expliquer aux gens comment vivre.
Tu peux à la rigueur t’engager pour une cause qui se
présente là, devant toi, où quelqu’un
te demande d’agir parce qu’il te connaît, parce
que tu peux faire ce geste.
Pour
quelle cause seriez vous prêt à jouer ?
Olivier : pour une manif demandant la démission de Jean Claude
Gaudin, cette grosse truie vulgaire. You are a pig and we hate the
pigs!!!
Qui admirez
vous le plus comme artiste (musical ou pas) ?
Olivier : Oscar Wilde. Ha tiens Huggie se casse, ben c’est
pas trop tôt !
Que pensez
vous du problème de Internet et du mp3 ?
Olivier : Tout gratuit ! A mort les labels et les maisons de disque
! Mais il se pose surtout la question de l’accès à
Internet. Nous autres, pauvres petits occidentaux dépressifs
on ne pense pas assez qu’ils en ont rien à foutre de
la législation sur les mp3 en Afrique.
Dans
les disques que vous avez récemment acheté lequel
vous a le plus plu et lequel vous a le plus déçu ?
Olivier : Le plus plu : l’album d’ Aggravation, qui
est pas encore sorti mais que j’ai déjà, héhé.
Le plus déçu : Un best off Johnny Cash, tout le monde
me dit que c’est génial, mais non, j’arrive pas
à m’y faire…
Vous
écoutez quoi en ce moment ?
Olivier : Un live des Saints en 1977 au Hope and Anchor, à
Londres, sur Loch Cardhu Music, fantastique !
Si vous
deviez décrire Marseille, qu’en diriez vous ?
Olivier : sale, intéressante, agressive, un peu difficile,
mais j’adore Marseille.
Une initiative
dans la région que vous aimeriez mettre en avant ?
Olivier : L’ouverture prochaine d’une boutique de disque
Lollipop.
Pensez-vous
qu’il soit possible de se faire connaître hors de Marseille
?
Olivier : Oui. Il suffit d’être très pointu dans
ton domaine.
Qu'est
ce qu'Internet a apporté au milieu musical ?
Olivier : La possibilité de diffuser très rapidement
la musique, de rentrer en contact instantanément. J’envois
les pochettes que je fais par e-mail. Plus besoin de téléphone,
fax et envois postaux. C’est un outil. Un très bon
outil qui sacrifie un peu la convivialité.
Un plus
grand dynamisme de la scène musicale du Nord, mythe ou réalité
Olivier : Pfff je sais pas. L’Espagne bouge beaucoup plus
que l’Angleterre par exemple. Il n’y a pas de grandes
règles comme ça. Si tu parle de la France, non, c’est
pas mieux au nord.
Quel
regard portez vous sur la scène punk rock locale ?
Hugues : ahahah…
Olivier : De très bons groupes, qu’on va pas citer.
Des assos et une bonne entente, tout va bien, manque un lieu autre
que la Machine à Coudre, mais y’a aussi l’Embobineuse…
Le retour
du/au (punk) rock ?
Olivier : Il n’y a pas de retour au punkrock. Juste un petit
phénomène de mode qui fait que c’est considéré
comme cool de porter des converses et des badges.
Pour
finir, pouvez vous nous citer 10 groupes de la région (en
précisant leur style ?)
Hugues : non
Olivier : Ha tiens tu est revenu toi ?
Si les
Hatepinks étaient :
-un animal
: un phoque très viril mais sensible quand même.
- une couleur : marron à paillette
- un plat : un cassoulet au verre pilé
- un livre : Presque n’importe quoi de Jean Patrick Manchette
- un film : Blow-Up d’Antononi
- Pour
nos lecteurs marseillais ou de la région :
- un conseil resto : le Kebab de l’OM sur la gauche de la
place Jean Jaurès
- Un conseil bar : La passerelle
Le mot
de la fin ?
Olivier : Non, pas de mot de la fin.
Ps :
Au fait et la reformation de Bleifrei ?
Olivier : Hé ça devait être la fin là
! C’est mon frère, des Neurotic Swingers qui jouait
dans les Bleifrei. Moi je me contentais de me moquer.
Un interview
Liveinmarseille.com
Photos "poseurs" : François Guéry
Photos "live" : Pirlouiiiit
Site : http://hatepinks.free.fr/
le 18/09/2006
Signature : Liveinmarseille.com