Interview Rock Hardi, No33
1. Comment se sont formés les Hatepinks ?
On a discuté avec Huggie Von Pinkbird alors guitariste des Dollybird pour monter un groupe, la fin des Gasolheads était planifiée, manquait juste le concert d’adieu. Huggie a recruté Rémi Der Pinkbeat à la batterie, qui jouait déjà avec lui et moi j’ai pensé au Colonel Nass Le Pink, un grand arabe avec une moustache avec qui j’avais déjà joué dans un groupe, il y a très longtemps...

2. Tu ne regrettes pas ton précédent groupe, Gasolheads, qui commençait à être connu ?
Non, aucuns regrets. C’était très bien, j’ai tout découvert avec ce groupe, mais on avait prévu de ne durer que trois albums dès le départ. Ce qui est déjà beaucoup je trouve. Et effectivement à la fin on s’amusait déjà moins. On recommençait toujours les même trucs aux même endroits avec les même gens. Démarer un autre groupe avec les Hatepinks a été une vrais bouffée d’air frais.

3. Pourquoi ce nom, les Haines Roses ? Pourquoi pas, par exemple, les Love Greens ?
Parce que Hatepinks c’est très joli, agressif et phonétique et tout alors que les Love Green... non mais quelle idée ! ça craint ce nom ! c’est vraiment pourri. Pourquoi pas Greenpeace non ? On aurait du garder le nom en français, Les haines roses, tant pis, c’est trop tard...

4. On expédie les questions inévitables : Quelles sont vos influences ? Faites vous des reprises ? De quels groupes vous sentez-vous proches ?
The Dickies, Les Olivenstein, The Ramones, The Damned, Johnny Rotten, Métal Urbain, Heartbreakers, Saints, Richard Hell, Blizkrieg Boys, New Bomb Turks, Devil Dogs, Pagans, Dead Boys, Stitches, Modern Lovers, Subsonics, Reatards, Lost Sounds, Rip Offs, Guitar Wolf, Johnny Burnette, Kinks, Bowie, Carl Perkins… tout ces trucs de ringards… et aussi le vieux funk, les Stranglers, Wire, les Boys...
Pour les reprises, voilà où on en est: Les Swell Maps, les Bad Brains, Les Pagans… sur notre prochain album on fait une reprise de Gene Vincent, « Catman »…

5. Grâce à Lollipop et à son réseau de contacts, votre album "Sehr gut Rock und roll" a été distribué un peu partout dans le monde entier. Dans quel(s) pays a-t-il été le mieux accueilli ?
En Allemagne. Les chroniques sont bonnes et on y joue souvent. Notre tourneur hors France est Allemand d’ailleurs. Descritiques pas trop mauvaises aussi aux Etats-Unis. Les gens de Maximumrocknroll nous ont tout de suite proposé une interview. Il y a tout de même le très bon webzine Terminal Boredom qui a dis que notre « Boy Can I dance good ? » était la pire reprise des Pagans jamais faite. Ha !

6. "Sehr gut rock und roll" oui, mais que pensez-vous de toute cette hype autour du retour du rock'n'roll ?
C’était prévisible... après la techno « French touch », le ska festif ou roots, la chanson de marin, voilà le tour du rock... ça sera oublié dans deux ans, et ça me laisse de marbre. Tout ce que ça a permis c’est d’écouler un peu mieux des torchons comme Rock & Folk ou les Inrockuptibles, et des palettes de CD à la FNAC, et de vendre quelques T-shirts.

7. Vous attachez de l'importance à votre look. Pourquoi ?
Parce qu’on trouve que c’est plus amusant, et pour nous et pour le public. S’habiller en rose, porter des moustaches, des gants en cuir, des lunettes noires et des cravates, c’est troublant. Essaye chez toi... On est loin de Kiss quand même...

8. Quel est pour vous le comble de l'horreur vestimentaire ? Le bonnet de Manu Chao ?
Les sandales.

9. On doit vous poser souvent des questions sur votre look mais certainement jamais sur votre matériel de scène : sur quoi jouez-vous ? êtes-vous plutôt Gibson ou Fender ? Est-ce important pour vous ?
Non, moi je m’en fou, mais Huggies est fanatique des guitares Gretsh, attend je me renseigne... deux Gretsh Sparkle Jet et une Gretsh jolie avec des ouïes mais qui sonne comme de la merde, dommage il l’avait peinte en rose et tout... l’ampli c’est un marshall JCM 800, basse Precision, ampli Ampeg, Batterie mélange Gretsh et Pearl, micros Sure SM58... super intéressant.

10. La compil bonus de RH 32 a pour titre "Grand Prix" : Question bagnoles, quelles sont vos préférences ?
Ami 8 Citroën s’il faut citer une voiture. Je déteste les voitures.

11. Comment expliquez-vous que Marseille soit devenu un réservoir de (bons) groupes punks ? Y-a-t-il eu des antécédents auparavant (on se souvient de Wild Child) ?
Non, pas de précédent. Seulement des groupes subventionnés qui faisaient des opéras rock en occitan et qui ont rayé Marseille de la carte pendant 20 ans.

12. Vous êtes sur Lollipop et Stef, le boss de Lollipop a aussi son groupe, Neurotic Swingers : Ne craignez-vous pas d'entrer en concurrence avec les Neurotic Swingers ?
Très drôle comme question. On fait une musique totalement différent j’espère. De toute façon leur tournée américaine s’est très mal passée et ils sont sur le point de splitter.

13. Dans Rock Hardi 32, on apprend que Stef des Neurotic Swingers rêve de vivre à New York. Et vous, y-a-t-il une ville "rock'n'roll" où vous rêvez de vivre ?
Non, on se trouve très bien là où on est actuellement. Quoique Berlin semble bien actif.

14. Comptez-vous vous attaquer au continent américain comme les Neurotic Swingers, qui ont tourné là-bas ?
On aimerait bien... tout nos projets sont tombés à l’eau après que The Distraction avec qui on devait tourner sur la côte ouest en Octobre aient splittés.

15. Quels sont vos projets ?
On va faire quelques jours en Espagne avec nos potes des Zoomen, après on tourne deux semaines en Allemagne/Autriche/Suisse... on a un split 45 avec les punks allemands des Shakin’Nasties qui sort sur un tout nouveau label marseillais, Relax-O-Matic Vibrator Records, et l’album qui devrait sortir en 2005...

 

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