On a discuté avec Huggie Von Pinkbird alors guitariste des
Dollybird pour monter un groupe, la fin des Gasolheads était
planifiée, manquait juste le concert d’adieu. Huggie
a recruté Rémi Der Pinkbeat à la batterie, qui
jouait déjà avec lui et moi j’ai pensé
au Colonel Nass Le Pink, un grand arabe avec une moustache avec qui
j’avais déjà joué dans un groupe, il y
a très longtemps...
2. Tu ne regrettes pas ton précédent
groupe, Gasolheads, qui commençait à être connu
?
Non, aucuns regrets. C’était très bien, j’ai
tout découvert avec ce groupe, mais on avait prévu
de ne durer que trois albums dès le départ. Ce qui
est déjà beaucoup je trouve. Et effectivement à
la fin on s’amusait déjà moins. On recommençait
toujours les même trucs aux même endroits avec les même
gens. Démarer un autre groupe avec les Hatepinks a été
une vrais bouffée d’air frais.
3. Pourquoi ce nom, les Haines Roses ? Pourquoi
pas, par exemple, les Love Greens ?
Parce que Hatepinks c’est très joli, agressif et phonétique
et tout alors que les Love Green... non mais quelle idée
! ça craint ce nom ! c’est vraiment pourri. Pourquoi
pas Greenpeace non ? On aurait du garder le nom en français,
Les haines roses, tant pis, c’est trop tard...
4. On expédie les questions inévitables
: Quelles sont vos influences ? Faites vous des reprises ? De quels
groupes vous sentez-vous proches ?
The Dickies, Les Olivenstein, The Ramones, The Damned, Johnny Rotten,
Métal Urbain, Heartbreakers, Saints, Richard Hell, Blizkrieg
Boys, New Bomb Turks, Devil Dogs, Pagans, Dead Boys, Stitches, Modern
Lovers, Subsonics, Reatards, Lost Sounds, Rip Offs, Guitar Wolf,
Johnny Burnette, Kinks, Bowie, Carl Perkins… tout ces trucs
de ringards… et aussi le vieux funk, les Stranglers, Wire,
les Boys...
Pour les reprises, voilà où on en est: Les Swell Maps,
les Bad Brains, Les Pagans… sur notre prochain album on fait
une reprise de Gene Vincent, « Catman »…
5. Grâce à Lollipop et à
son réseau de contacts, votre album "Sehr gut Rock und
roll" a été distribué un peu partout dans
le monde entier. Dans quel(s) pays a-t-il été le mieux
accueilli ?
En Allemagne. Les chroniques sont bonnes et on y joue souvent. Notre
tourneur hors France est Allemand d’ailleurs. Descritiques
pas trop mauvaises aussi aux Etats-Unis. Les gens de Maximumrocknroll
nous ont tout de suite proposé une interview. Il y a tout
de même le très bon webzine Terminal Boredom qui a
dis que notre « Boy Can I dance good ? » était
la pire reprise des Pagans jamais faite. Ha !
6. "Sehr gut rock und roll" oui,
mais que pensez-vous de toute cette hype autour du retour du rock'n'roll
?
C’était prévisible... après la techno
« French touch », le ska festif ou roots, la chanson
de marin, voilà le tour du rock... ça sera oublié
dans deux ans, et ça me laisse de marbre. Tout ce que ça
a permis c’est d’écouler un peu mieux des torchons
comme Rock & Folk ou les Inrockuptibles, et des palettes de
CD à la FNAC, et de vendre quelques T-shirts.
7. Vous attachez de l'importance à
votre look. Pourquoi ?
Parce qu’on trouve que c’est plus amusant, et pour nous
et pour le public. S’habiller en rose, porter des moustaches,
des gants en cuir, des lunettes noires et des cravates, c’est
troublant. Essaye chez toi... On est loin de Kiss quand même...
8. Quel est pour vous le comble de l'horreur
vestimentaire ? Le bonnet de Manu Chao ?
Les sandales.
9. On doit vous poser souvent des questions
sur votre look mais certainement jamais sur votre matériel
de scène : sur quoi jouez-vous ? êtes-vous plutôt
Gibson ou Fender ? Est-ce important pour vous ?
Non, moi je m’en fou, mais Huggies est fanatique des guitares
Gretsh, attend je me renseigne... deux Gretsh Sparkle Jet et une
Gretsh jolie avec des ouïes mais qui sonne comme de la merde,
dommage il l’avait peinte en rose et tout... l’ampli
c’est un marshall JCM 800, basse Precision, ampli Ampeg, Batterie
mélange Gretsh et Pearl, micros Sure SM58... super intéressant.
10. La compil bonus de RH 32 a pour titre
"Grand Prix" : Question bagnoles, quelles sont vos préférences
?
Ami 8 Citroën s’il faut citer une voiture. Je déteste
les voitures.
11. Comment expliquez-vous que Marseille
soit devenu un réservoir de (bons) groupes punks ? Y-a-t-il
eu des antécédents auparavant (on se souvient de Wild
Child) ?
Non, pas de précédent. Seulement des groupes subventionnés
qui faisaient des opéras rock en occitan et qui ont rayé
Marseille de la carte pendant 20 ans.
12. Vous êtes sur Lollipop et Stef,
le boss de Lollipop a aussi son groupe, Neurotic Swingers : Ne craignez-vous
pas d'entrer en concurrence avec les Neurotic Swingers ?
Très drôle comme question. On fait une musique totalement
différent j’espère. De toute façon leur
tournée américaine s’est très mal passée
et ils sont sur le point de splitter.
13. Dans Rock Hardi 32, on apprend que Stef
des Neurotic Swingers rêve de vivre à New York. Et
vous, y-a-t-il une ville "rock'n'roll" où vous
rêvez de vivre ?
Non, on se trouve très bien là où on est actuellement.
Quoique Berlin semble bien actif.
14. Comptez-vous vous attaquer au continent
américain comme les Neurotic Swingers, qui ont tourné
là-bas ?
On aimerait bien... tout nos projets sont tombés à
l’eau après que The Distraction avec qui on devait
tourner sur la côte ouest en Octobre aient splittés.
15. Quels sont vos projets ?
On va faire quelques jours en Espagne avec nos potes des Zoomen,
après on tourne deux semaines en Allemagne/Autriche/Suisse...
on a un split 45 avec les punks allemands des Shakin’Nasties
qui sort sur un tout nouveau label marseillais, Relax-O-Matic Vibrator
Records, et l’album qui devrait sortir en 2005...