AMERICAN
ZEROS
Soyons clairs :
Rien a foutre des groupes de merde avec qui on a joué, rien
a foutre de la scène garage-punk de la côte ouest, rien
à foutre des concerts qu’on a fait et des clubs ou on
a joué, rien à foutre des Stooges et des Sonics.
Non, je vais plutôt faire genre récit de voyage, style
Robert Benchley …Si vous lisez que Digit, et que vous avez
pas grandi dans une ville, vous pouvez pas savoir qui c’est.
Celui qui est pas content, il à qu’a aller se faire enculer.
PREFACE
Comme d’hab quand
on part en tournée on a plus de bassiste : l’un
parce qu’il a fait des enfants, l’autre parce qu’il
travaille… Y a vraiment des mecs qui ont pas le sens des priorités.
Une nuit, j’ai rêvé qu’on allait demander
à Mc McCartney de nous dépanner, mais j’avais
peur qu’on sonne trop Beatles, surtout sur « Bim
bam boum bam ».
J’ai aussi pensé en rêve à Corinne de Téléphone,
mais avec Guillaume à la batterie, je me sentais pas d’avoir
une autre gonzesse dans le groupe. Puis après je me suis branlé.
Du coup on a choisi Rudy Aggravation, juste parce que il a un gros
ampli… En bon fan des Stones, je suis sûr qu’il
saisira l’allusion. En plus, lui et Guillaume se détestent,
j’étais sur qu’on allait vivre plein de moments
rigolos quand on serra tous en descente de speed dans le camion.
On quitte Marseille sous la neige, ça paraît con, mais
vous verrez que plus tard ce détail aura son importance.
Y a 5 heures de correspondance a Amsterdam, mais on a pas pu aller
faire un tour en ville… Pas grave, de toute façon je
déteste le shit et les vieux.
Dans l’avion, je passe 12 heures avec un Irakien qui vit a LA
et qui rend souvent visite a une gonzesse d’Amsterdam qu’il
a rencontré via internet. Je me dis que ce mec a pas toujours
fait les bons choix dans la vie. Je sais pas pourquoi les gens me
racontent toujours leur vie.
Il vend des voitures d’occase et il essaie de m’en refiler
une pour 100 dollars, mais çà sent pas très bon
cette histoire. D’ailleurs, il parlait pas très bien
anglais, je suis pas sûr d’avoir bien compris, surtout
qu’il arrête pas de me montrer qu’il a des oranges
dans les poches de sa veste. Je prends 2 Lexomil et 3 whiskies pour
avoir la paix.
Quand j’émerge on survole Las Vegas. J’ai découvert
le secret de la téléportation.
Une demie heure plus tard on débarque à LA… Petite
angoisse à la pensée de se faire refouler aux douanes.
C’est arrivé a plein de groupes il paraît. Pardon,
à plein de groupes de merde. J’ai pas peur de dire leur
nom, je m’en souviens pas, c’est tout.
Mais non, pas de problème, sauf que je fais un sketch a un
douanier black de deux mètres en l’accusant d’avoir
gardé mon passeport. En fait il était dans ma poche,
et je ferme mon cul.
LOS ANGELES
Dehors, grand soleil, presque
30 degrés. Dire qu’on est partis sous la neige, c’est
fou non ? Une nana nous demande si on est célèbres,
ça fait délirer tout le monde, pas moi : j’ai
l’habitude qu’on me prenne pour le chanteur d’Indochine.
Hop direction Anaheim, banlieue sud de LA. Ca vous fait rêver
quand je dis ça, hein ?
Embouteillages surréalistes, 4X4 de huit mètres de long,
au niveau paysage, c’est soit concessionnaire auto soit fast-food.
D’ailleurs on s’arrête manger un hamburger au chili.
Si, ça existe et c’est délicieux.
On va au magasin de Nat, le mec qui a plus ou moins organisé
la tournée, pour ce que j’en ai à foutre. Supermarché
du punk rock : badges, inévitables t-shirts des Ramones,
patches, pantalons punks moulants aux chevilles et baggy au cul, genre
Obélix.
Y a des constantes auxquelles on peut jamais échapper. Putain,
c’est quand qu’il va s’écrouler ce monde
de merde ?
On joue pas ce soir.
On touche 5 kilos de coke et on passe la soirée à sniffer
devant le magasin, y a des palmiers et ça sent l’océan.
Pacifique, je me sens. Je suis à LA, c’est le top, si
je meurs ce soir c’est pas grave.
On dort dans une petite résidence avec une piscine et un grand
jardin, on est en janvier et le matin on se baigne. Dire qu’on
est partis sous la neige, c’est fou, non ? Pendant ce temps
Guillaume joue aux dames avec le grand père de Nat.
Le lendemain, on se casse pour jouer à San Diego, Ca vous fait
rêver quand je dis ça, hein ? Losers.
SAN DIEGO, BAR
PINK
Bled balnéaire,
kilomètres de plages, palmiers, blondes en tongs. Biarritz.
Les 3 autres ringards vont acheter des creepers dans un magasin en
train de faire faillite. Tu m’étonnes. Comme des gros
cons de touristes on va boire un verre dans un bar et on met 2 heures
pour comprendre que c’est un bar pour pédés. Bah,
ça change des bars pour clodos dans lesquels on passe notre
vie en tournée.
On joue au Bar Pink… Juste une coïncidence, on est pas
aussi gros que ça à LA.
On ouvre pour les Stitches, qui eux par contre sont vraiment gros,
et pas seulement à LA. De la merde, vraiment. Groupe de motards
qui reprend les Briefs. Leur chanteur a pas pu venir, c’est
son cousin livreur de pizzas qui le remplace.
D’ailleurs ces losers vendent pas un seul disque au stand, c’est
sûr que leur concert a pas aidé à mettre le produit
en valeur… Putain, se taper autant de km pour voir un groupe
aussi à chier, autant aller jouer à Toulouse merde.
A l’Autan, par exemple… Autant jouer à l’Autan.
Pas grave, y a les palmiers et ça sent l’océan,
si je meurs ce soir c’est pas grave.
LONG BEACH -The
Bad pad
C’est encore un genre
de banlieue de LA. Pas beaucoup de route a faire, du coup on va se
baigner à Huntington Beach. Je sais que je vous fais encore
rêver quand je dis ça, hein ?
Super, plein soleil, trempette, coma sur le sable, kilomètres
de plage sans gitans, palmiers, etc… Une vieille peau qui fait
son footing me demande encore si je suis célèbre …
Même en maillot de bain j’ai encore l’air d’une
rock star, c’est pas donné a tout le monde, pas vrai
Gasoil ?
Guillaume me dit que c’est le genre de meuf « à
qui il faut lui mettre direct au cul… » Ok, c’est
noté.
Le soir on joue chez un mec, si si, c’est très courant
aux USA, ça s’appelle un « House Show ».
Merde si j’avais su j’aurais apporté mes platines
pour mixer un peu du son.
Bref, le mec a une maison plutôt cool, et toutes les semaines,
il fait jouer 4 ou 5 groupes dans sa cuisine. Les voisins on l’habitude,
ils flippent pas, et les flics non plus.
D’ailleurs ça c’est un vrai paradoxe : t’as
même pas le droit de boire une bière dans la rue ou de
larguer une caisse sans qu’on te fasse un procès et pourtant
les mecs organisent des soirées de malades dans des lotissements
pépères ou tout le monde est défoncé aux
cachetons et à la coke. Et à la Bière. Comprends
pas, mais ok, j’aime.
Je me souviens plus avec qui on a joué, mais je m’en
fous. On se nique la tête avec des drogues dures et de l’alcool
souple.
On délire avec des gens qu’on connaît un peu, Guillaume
qui est le plus beau du groupe se fait brancher par une petite mexicaine
très coquine. Elle lui dit que pour 4 pesos, il pourra lui
mettre direct au cul. Caramba.
FULLERTON –
Troy’s house
Un genre de banlieue de
LA.
On va se balader dans les vieux quartiers de LA : Hollywood Boulevard,
Melrose Avenue et je vous encule.
Je porte mon perf 618 avec un débardeur blanc, des RayBan Wayfarer
2140, un jean un peu délavé hyper moulant qui me fait
un cul d’enfer et une jolie paire de bottines pointues de chez
Sonora à 300 euros. Là, y à personne qui moufte
et qui ose demander si je suis célèbre.
J’achète des médiators dans le Ikea de la guitare
sur Hollywood Boulevard et Guillaume une vis.
On boit un verre avec Zach, ex guitariste des Cute Leppers. Il a quitté
le groupe parce que il vient juste de décrocher un rôle
dans une adaptation Hollywoodienne des Brigades du Tigre.
Y a sa copine aussi, je crois qu’elle est japonaise. D’ailleurs
y a plein de japs à LA. Putain, ils sont pas rancuniers. Hystérique
la meuf, elle m’a filé la gueule de bois sans que je
boive un seul verre.
Hop direction Fullerton, on joue encore dans un House Show ce soir.
J’espère qu’il y aura des platines.
Y a aussi Mark de TKO, le skinhead qui sort nos disques aux states
et qui est en train de faire faillite. Tu m’étonnes.
On joue dans le garage, je sais plus avec qui et je m’en fous,
et après je me nique la tête avec de la drogue dure et
de l’alcool. Muy caliente.
SAN FRANCISCO –
Thee Parkside
On se casse de LA, direction
la Californie du Nord. La route était belle paraît il,
mais j’ai rien vu et je m’en fous, j’ai dormi tout
le long du trajet. De toute façon, y a plus de palmiers, plus
rien à voir.
Guillaume me dit qu’il y avait plein de beaux endroits ou il
pourrait garer son camion et courir avec son chien qui s’appelle
Saïa.
Je suis pas très sûr mais je crois que c’était
un club un peu genre bar de marins, tout en bois, avec des rames accrochées
au mur et des poissons empaillés. Mais bon, je me souviens
pas bien du tout.
Y a un groupe de rockabilly qui joue pour l’apéro, plutôt
méchant d’ailleurs. De la vraie musique ça, autre
chose que tout ce vacarme qui nous casse les oreilles, hein ?
Gasoil retrouve des amis pédés qu’il a connus
durant ses vacances à SF avec sa copine skinhead, et ils nous
vendent 5 kilos de drogues dures. Délicieuses. Mais un peu
cher. Enculés de pédés.
On joue avec les Nervous Tics Swingers, le groupe des copains de Gasoil,
pas bon je crois, mais je me souviens pas bien : j’ai passé
la soirée a surveiller Guillaume qui avait promis de pas boire
pour pouvoir conduire toute la nuit après le concert.
Ca va, je l’ai eu à l’œil : il a sniffé
6 grammes de coke, mais il a pas touché a un verre.
Que dire de plus ? Ah oui : Rudy boude parce qu’il
aime pas rouler toute la nuit quand on est défoncés.
Une vraie petite pucelle.
PORTLAND –
Mafia House
Y a une trotte entre SF
et Portland, on est obligés de partir après le concert.
On fait deux équipes pour conduire, Guillaume et moi on commence
à conduire pendant que les 2 autres lopettes s’effondrent
à l’arrière pour pleurer leur mère. Rudy
est accro aux hamburgers de chez In and Out, les meilleurs du monde.
Complètement défoncé, je parle de Carl Perkins
à Guillaume pendant 400km, puis on échange et il me
parle de sa sœur et de son chien pendant 400 autres km. Cool
on passe par le Golden Gate dans le brouillard et en pleine nuit.
Son chien s’appelle Saïa et sa sœur Julia.
On traverse des montagnes, puis on change d’équipe ;
c’est Gasoil et Rudy qui vont conduire. Rudy pleurniche un petit
peu.
S’il avait pas un gros ampli, je l’aurais débarqué
direct. Fan des Stones, mon cul.
On arrive à Portland au petit matin, Gasoil se gare sur un
emplacement interdit – la première d’une belle
série de gaffes qui vont nous niquer la tournée - et
on va s’écrouler dans la maison de Colin, chanteur de
Défaite - Défaite le mec qui organise le concert de
ce soir.
On se couche dans un sous-sol/local de répète et au
bout d’une heure un groupe de Hardcore commence à jouer
au pied de mon duvet. Cool, mais je trouve que le batteur est pas
super en place. Ils font une musique qui réveille. Y a un rat
mort qui flotte dans la cuvette des chiottes et des ongles de pied
dans la baignoire.
On a tous pris 4 Lexomil et on dort quand même, je rêve
qu’un sanglier vomit sur Gasoil.
On émerge en fin d’aprèm, on achète 3 ou
4 kg de déxédrine au coloc de Colin et hop, on part
jouer au Mafia House.
Ca caille sévère à Portland, et je regrette le
bar de pédés de San Diego … Je sais pas trop
si c’est un House Show ou un club aménagé dans
une maison, de toute façon on est tous défoncés
à la déxédrine , et en plus je m’en fous
.
La déxédrine c’est une amphétamine inventée
par les américains pendant la deuxième guerre mondiale,
c’est avec ça qu’ils on fait Captain America, ça
s’avale comme un actifed et ça défonce comme du
bon speed. A petite doses, c’est ce qu’on donne aux enfants
attardés, juste ce qu’il nous faut. On joue avec plusieurs
groupe, me demandez pas qui, je m’en fous je vous dis.
On délire avec plein de mecs plutôt cool, notamment un
qui a niqué la copine de Kevin Aggravation la semaine dernière
en Allemagne. Je sais plus comment la soirée se termine.
PORTLAND-Satyricon.
Pas de route aujourd’hui,
on traîne un peu dans Portland.
Petit déj dans un Dinner typique ou Rudy mange trois hamburgers
au caribou séché, 2 barquettes de frites et un triple
maxi Sprite… Disquaire punk pour les deux chauves pendant que
Guillaume et moi on se ballade pour regarder des gros camions. Moi,
mon préféré c’est un fourgon Ford, modèle
V4 Cruiser, mais Guillaume trouve qu’il a « l’avant
trop agressif ». N’importe quoi.
On boit un verre dans un bar de néo-hippies qui boivent de
la bière à la verveine. Ambiance Greenpeace et sac d’escalade.
Putain de gauchistes.
Cool le Satyricon. J’aime bien les Mean-Jeans, genre Ramones/Hard-ons.
Ceci dit, c’est vraiment des têtes de cons. Y a aussi
un groupe ou tous les mecs sont morts, et je vous encule tous.
Bon, je suis défoncé à la déxédrine
et à la vodka, et c’est tout ce qui est important.
On finit dans un bar de strip.
Gasoil flashe sur une petite st ripeuse blonde qui ressemble à
un cochon et à qui il manque un sein et des dents. Il l’arrose
de billets de 10$ qu’il prend dans la caisse du groupe.
Finalement on se fait virer parce que ce con essaie de la prendre
en photo. French touch et 2ème gaffe.
SEATTLE –
Fun House
Ca c’est un nom de
club qui fait délirer tous les chauves de Dig It, pas vrai ?
Bah, c’est juste un club pour motards, un peu comme dans « Roadhouse »,
le film ou Patrick Swayze est videur, chacun ses références.
Alors, dans l’ordre : Fast-food, whidka, déxédrine
et après on joue.
Le whidka, c’est un cocktail whisky-vodka que j’ai inventé
la veille en observant Guillaume en train de vomir. Ca me fait penser
a une blague : un cowboy Américain et un cowboy Russe se croisent
dans un canyon… L’américain dit : « hello,
je m’appelle Bill… Buffalo Bill ». Et le Russe
lui répond : « hello, je m’appelle Bill
moi aussi… Tcherno Bill ».
Bref, le whidka, c’est le cocktail de la Détente.
On finit la soirée dans un studio d’enregistrement ou
on est hébergés. Y a plein d’instruments. Rudy
drague la copine d’un mec assis juste en face de lui et Guillaume
nous régale des ses talents de multi-instrumentiste …
En plus, il chante. Finalement il devient tout rouge et il s ‘évanouit.
J’ai hâte d’entendre son album solo.
Je reprends de la déxédrine avec Justin, le chanteur
des Hacks et on discute jusqu'à l’aube. Son nom de famille
c’est Dernièrebière.
MEDFORD –
Johnny B’s
Un bar fiftos : chromes,
distributeur de boissons vintage, juke-box et posters de Gene Vincent.
Le patron est cool et fait des super hamburgers. Ceci dit, il a un
peu une tête de faux cul je suis sûr qu’il s’est
branlé dans le Supreme Cheese de Gasoil. Mais bon, il nous
avait prévenu : la sauce est maison.
Une black me propose de lui mettre direct au cul pour 20$, mais je
trouve que c’est un peu cher, surtout pour une black. A Marseille,
c’est juste 10 euros pour une Roumaine avec des gros nichons.
Y a pas plus de 4 personnes, mais comme sur les 4 y a un punk, Gasoil
nous oblige à jouer quand même, c’est obligatoire
d’après l’article 11 de la convention mondiale
du punk-rock qu’on a tous signée au début du groupe .
Au stand, une petite blonde propose de montrer ses seins en échange
d’un disque : bof ils sont pas terribles et tout petits,
on lui file juste un badge.
Deux tantouses nous invitent à dormir dans leur maison, on
fume de l’herbe et je rêve encore qu’un sanglier
vomit sur Gasoil.
OAKLAND –
Stork Club
D’abord on s’arrête
rendre visite à Michelle, une amie de Gasoil qui habite à
San Francisco et qui écrit dans Rock & Folk. On boit du
vin blanc avec tous ses amis pédés. Y a même un
mec branché science des rêves, je lui demande pourquoi
je rêve tout le temps qu’un sanglier vomit sur Gasoil.
D’après lui, ça veut dire qu’il va bientôt
crever… Gasoil, pas le sanglier.
On roule jusqu’à Oakland, qui est une sorte de banlieue
pauvre de SF, exactement comme Toulouse pour Bordeaux.
Le Stork Club est en plein dans un quartier méchamment dévasté
par le crack, c’est plein de black sans dents habillés
comme des clodos qui errent dans la rue en faisant la manche.
On mange une pizza gigantesque avec Michelle et une grosse qui arrête
pas de parler, et j’ai peur de faire une crise d’angoisse
à cause d’elle. Je file dans un Liquor Shop m’acheter
de l’alcool, qui comme chacun sait est un excellent anxiolytique,
je me retrouve encerclé par un gang de rappeurs qui s’habille
chez Décathlon et j’ai l’impression qu’ils
vont me dépouiller. Pour calmer le jeu, je leur fais le moonwalk,
ça force le respect.
Me souviens pas du concert, ni de qui on a joué avec, mais
je m’en bats les couilles comme jamais.
On dort chez Michelle et Gasoil lui demande si il peut se branler
sur son oreiller, elle dit qu’elle s’en fout.
LOS ANGELES –
Coma Space
La veille, c’est
Gasoil qui est allé garer le van, je sais pas pourquoi j’ai
laissé faire ça.
Il se gare devant l’entrée du plus grand concessionnaire
auto des USA, juste sous un panneau « défense de
stationner » de 2 mètres sur 4. « Bizarre,
ça y était pas hier soir… », dit- il.
Fourrière direct au cul et ça nous côute 300$...
En plus, la vitre avant est cassée et on nous a piqué
mon GPS à 400 euros. Ca fait 3 pour Gasoil, et c’est
pas fini. M’enfin ?????
On trace vers LA avec un sac poubelle scotché à la place
de la vitre, frrrrrrttttt ça fait comme dans un hélicoptère,
et pendant 600 bornes… Un régal. Bon, j’arrête
de parler chiffres.
On commence à voir des palmiers, y a à nouveau du soleil
et des In and Out, Rudy ressuscite.
Grisé, Gasoil se fend d’un petit 180 km/heure dans une
belle descente, waouh, juste devant une voiture de flics. Gyrophare,
porte voix, on planque les bières sous les sièges et
on se gare au bord de l’autoroute.
Le flic nous fait la morale arme au point, ça fait 4 pour Gasoil…
M’enfin ?????
On joue sur Pico Boulevard, un des plus grands boulevards de LA, qui
rejoint le pacifique et Santa Monica. C’est d’après
Pio Pico, le dernier gouverneur mexicain de Californie. Excusez moi
d’élever un peu le débat, promis, bientôt
je parle des Stooges.
Je me ballade un peu dans le quartier avec Rudy… On est en débardeur,
bronzés, le soleil se couche au loin sur le pacifique entre
les palmiers, les limousines glissent en silence juste à côté
de nous, les mexicains volent des enjoliveurs, c’est beau comme
un clip de Motley Crue. J’adore cette ville, ça me fait
penser à Besançon.
On joue après 27 groupes minables dans un genre de galerie
d’art.
Y a les Rough Kids, le groupe de Zach : la basse est pas accordée,
le batteur en met pas une, le chanteur chante faux et le guitariste
se trompe tout le temps de case. A part ça, c’est super,
y a tout ce qui faut pour signer sur Relax-O-matic.
On finit la soirée chez un skinhead dans une super villa, tout
près des studios Fox, ca vous troue le cul, pas vrai ?
Guillaume et moi on part dans une Mercedes blanche avec un mec toucher
de la drogue dure a Hollywood. On en achète 7 kilos, j’arrive
même pas à fermer le coffre de la Mercedes. On sniffe
comme des malades dans Hollywood by night, comme dans « Hollywood
Nocturne », la chanson de Billy Jo Spears, cherchez pas,
vous pouvez pas connaître.
Grosse party dans la villa, si je meurs ce soir c’est pas grave,
de toute façon, c’est pas sur moi que le sanglier vomit.
Gasoil vole un Ipod au skinhead qui nous héberge, 100% punk
rock, pas vrai ? En plus, cette lopette a des remords, et finalement
il le remet en douce là ou il ‘avait trouvé quand
il se rend compte que le skinhead l’a démasqué.
Au petit matin, avec élégance et désinvolture,
il re-vole l’Ipod… French touch. Ca fait 5 pour Gasoil.
M’enfin ??????
En plus c’est con, le skinhead est ami MySpace avec Cécile,
la femme de Gasoil.
On part au matin, dernier
hamburger dans un snack mexicain, on remonte Ocean Boulevard.
A l’aéroport on tombe sur Robbie Williams, mais personne
lui demande s’il est célèbre.